Éditions GOPE, 13 x 19 cm, 228 pages, ISBN 979-10-91328-45-6, 18.85 €

vendredi 30 mars 2018

Extrait audio de Bâton de Réglisse : prologue



PROLOGUE

LA LÉGENDE RACONTE QUE la cité d’Askalie serait née d’une coulée de lave. Ceinturée de remparts de pierre noire, sa place forte s’élève au-dessus des flots comme une apparition fantomatique. On la surnomma un temps « la nouvelle Édimbourg », parce que, comme la cité écossaise, Askalie dégage une aura de mystère et de candeur. Deux séductrices au regard sombre, capitales déchues des grands royaumes d’Europe du Nord.

La plupart des habitants de la vieille ville ont aujourd’hui oublié la maison aux bambous. Située en contrebas de la ceinture de pierre noire, elle était comme un mirage au milieu des murs de roche basaltique. Les habitants les plus anciens vous parleraient bien de trois petites filles polies et raffinées, toujours vêtues de jupes à plis grises semblables à des uniformes d’écolières.
[...]
Voilà tout ce que vous diraient les voisins de la famille aux bambous. Ce serait pourtant loin d’être tout ce qu’ils savent. Mais le reste ne se partage pas avec les étrangers. Ce sont de ces histoires que l’on évoque imprudemment après quelques verres de vin, de celles qui s’oublient au bout de quelques générations. Une histoire que tous les habitants aux yeux noirs d’Askalie gardent pour eux. Parce qu’elle leur appartient un peu. Et, surtout, parce que ce n’est pas une belle histoire.

Bâton de Réglisse, Valérian MacRabbit, éditions Gope, 2017
Lecture : Méghane Sardin
Musique : Enter the House (Valérian MacRabbit)

On en parle sur Babelio


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kadeline
4/5★

Bâton de réglisse retrace un événement qui a complètement changé la vie d’une fratrie. On suit en particulier Franceline qui va chercher à se souvenir de ce qui s’est produit dans sa maison d’enfance, une maison vietnamienne en Askalie.

Sur le quatrième de couverture, il est écrit que c’est inspiré d’Alice au pays des merveilles ce qui transparait par le flou entre rêve et réalité mais aussi par la façon poétique/surréaliste d’aborder les choses. le début en particulier est très déroutant, poétique et c’était un peu trop pour moi. Je ne suis pas entrée facilement dans le roman, j’avais le sentiment que je ne comprenais rien.

L’écriture très onirique, qui donne un aspect farfelu et/ou candide, contraste avec la monstruosité et l’horreur des situations ce qui crée un sentiment de malaise très intéressant.

La construction du récit est audacieuse et le choix d’écrire de petits chapitres courts permet un équilibre dans l’alternance entre rêve et réalité. le livre 1 « archive » raconte un conte censé avoir été trouvé sous forme de pages volantes. Dans cette partie, l’écriture est particulièrement alambiquée avec des tournures de phrases longues et peu orthodoxes. Ça sonne effectivement comme un vieux conte mais très glauque et qui met mal à l’aise. Petit bémol sur le travail d’édition, le choix de la police mimant l’écriture manuscrite n’est pas très heureux, la lecture n’est pas toujours facile d’accès. le livre 2 correspond à l’histoire annoncée en quatrième de couverture. L’écriture reste alambiquée même si on tend peu à peu vers quelque chose de plus simple et candide. On alterne le passé réaliste, le passé en version onirique et les séances d’hypnose de Franceline. Les parties oniriques sont tellement poétiques qu’elles sont restées incompréhensibles pour moi. En revanche, quand le récit est plus terre à terre, j’étais plus dans mon élément et j’ai beaucoup apprécié. Et quand tout est mis en place wouah ! la claque. Je n’ai pas été aussi surprise par un dénouement depuis longtemps.

Pour résumer, si cette lecture ne partait pas très bien pour moi du fait de son aspect trop surréaliste, une fois entrée dans la phase plus terre à terre, c’est devenu une excellente lecture qui m’a marquée.
Merci à Babelio et aux éditions Gope pour cette découverte déroutante.


Yuko
3/5★

Récit onirique sur la perte de l’innocence et le désir d’amour, Bâton de réglisse rappelle les jours d’enfance partagés, la tendresse des jeux inventés et la douceur de la fraternité. Un conte revisité qui bascule rapidement dans l’horreur et où la monstruosité et la noirceur revêtent plusieurs visages. La construction du récit est audacieuse, oscillant sans cesse entre le rêve et la réalité, le souvenir renié et la terrifiante réalité. L’écriture de Valérian MacRabbit, souvent candide, contraste avec la noirceur du propos et l’horreur de certaines situations, ce qui fait de ce roman une œuvre vibrante et contrastée. Un récit d’ambiance, une plongée dans les ténèbres, pour ce conte librement inspiré d’Alice au pays des merveilles. Entre Tim Burton et Lewis Caroll, Valérian MacRabbit nous propose sa vision du conte macabre, à la fois évanescente et fragile. A découvrir !


Low90

Un livre d’une certaine noirceur, angoissant comme j’en ai peu lu jusqu’à maintenant.

Pour commencer je parlerais de la couverture que je trouve juste superbe et elle correspond bien au livre, à son histoire. Rien qu’en regardant le livre on plonge déjà dans l’histoire.

On suit l’histoire de Franceline à l’âge adulte qui grâce à l’hypnose va replonger dans son passé pour ramener à sa mémoire un souvenir enfoui depuis longtemps. Dans son passé on va retrouver son frère et ses sœurs, Louis, Marguerite et Minh.

J’ai beaucoup apprécié le fait qu’on a ce mélange entre le présent et le passé qui nous permet d’avoir des indices sur les évènements qui se sont passés.

Au travers de quelques images fantaisie, on va assister à la perte de leur innocence pour cette fratrie qui va subir un choc qui changera et modifiera à jamais leurs existences.

J’ai aimé le style de l’auteur, ça façon d’écrire de manière fluide qui rend la lecture facile et agréable. L’auteur arrive à nous emmener là où il souhaite avec brio.

J’ai passé un bon moment avec ce livre, c’est une lecture que j’ai beaucoup appréciée.


gaba54
5/5 ★
J’ai vraiment été conquis par ce roman qui aborde le thème du secret de famille sous un angle très original. La construction déroute parfois un peu mais le mélange de suspense, d’horreur et de nostalgie de l’enfance est vraiment réussi. Et surtout, quelle belle écriture, mélancolique, elliptique, évocatrice ! C’est si rare de tomber sur un style tout à la fois dense, poétique et fluide. Chaque page était un vrai plaisir de lecture.


sibulle 
4/5★

Beau tour de force de la part de l’auteur que d’avoir su mêler exotisme, fantastique, onirisme, mystère, horreur, poésie, douceur, dans un même roman ! Cette histoire qui se déroule sur deux époques, emmène le lecteur vers l’univers feutré d’une famille au Vietnam, au milieu des effluves de nuoc-mam... Des années plus tard, un membre de cette famille veut se souvenir, perdu dans ses souvenirs, ouatés et angoissants, d’une enfance presque classique...